ST GILLES CROIX DE VIE

Edmond BOCQUIER

Edmond bocquier

Edmond Bocquier (1881-1948) commence dès le début du XXème siècle une brillante carrière dans l'enseignement. D'abord professeur à Fontenay-le-Comte, il devient rapidement inspecteur dans l'enseignement primaire puis directeur d'école normale (à Aurillac puis à Angers). Parallèlement à ses activités pédagogiques, il fiat montre d'une grande activité intellectuelle et de beaucoup d'enthousiasme : conférence dans les campagnes, fouilles archéologiques, recherches dans les archives communales. Il s'intéresse à des domaines aussi variés que la toponymie, l'anthroponymie, le langage, le folklore, la géographie, la géologie, la préhistoire et l'histoire locale.

Il se fait connaître des érudits dès 1901 en publiant une excellente monographie sur sa commune de naissance, Chaillé-les-Ormeaux. Il lance en 1908, une grande collecte des traditions orales. Par sa rigueur, cette enquête fait de lui l'un des précurseurs de l'ethnographie en Vendée ; il devient même en 1943, vice-président du Comité National du folklore. Le sérieux de ses recherches l'amène à collaborer avec les érudits de son temps : le Dr Marcel Baudouin, avec qui il entretient une correspondance régulière, Eugène Waïtzenegger, qui devient son beau-père, Lucien Rouillon. Ses travaux sont l'objet de publications dans de nombreuses revues notamment "La Terre Vendéenne", revue qu'il a fondée, "La revue du Bas-Poitou" et "l'annuaire de la Société d'Emulation de la Vendée". Comme vice-président de cette association, il a d'ailleurs beaucoup oeuvré pour que perdure la publication d'un "annuaire nourri, solide, et documentaire", à une époque où la SEV connaissait de graves difficultés. Resté très attaché à la Vendée, il s'installe à Saint-Gilles-sur-Vie, en 1932, pour sa retraite. Il y poursuit ses recherches jusqu'à sa mort en 1948.

Les papiers d'Edmond Bocquier sont constitués principalement de ses travaux et de quelques papiers personnels. Ses travaux ont été classés suivant ses centres d'intérêt. La partie consacrée à la linguistique contient notamment son dictionnaire topographique de la Vendée. Cet ouvrage, bien qu'inachevé, constitue une référence majeure de la toponymie dans le département.

Les articles consacrés à la géologie et à la géographie physique de la Vendée contiennent, en outre, un manuscrit inédit consacré aux mollusques.

Certains articles rendent compte de son implication dans la recherche ethnographique et folklorique. Son questionnaire sur le folklore vendéen en 1943 prend sa source dans la démarche qu'il a entamée dès le premières années du XXème siècle : face à l'épuisement de son 1er questionnaire, il décide de rédiger une nouvelle enquête, plus complète. Il est rejoint dans sa démarche et soutenu par le Comité départemental du Folklore, créé en novembre 1943 et affilié à la Société Nationale du folklore (elle-même rattachée au Musée des Arts et des Traditions populaires), faisant suite à la renaissance du mouvement folkloriste en 1937.

Ses travaux sur la préhistoire et les fouilles archéologiques sont l'occasion d'échanges avec le Dr Baudouin et Waïtsenegger. Il accumule aussi une importante documentation sur l'histoire du Bas-Poitou et de la Vendée.

Parallèlement à ce classement thématique, il constitue des dossiers documentaires sur les communes et des notices sur les personnalités locales. Ces dossiers sont constitués principalement de coupures de presse et parfois enrichis de documentation, d'illustrations et de correspondance avec des érudits locaux. Ils complètent la partie thématique.

Les papiers personnels conservés dans les fonds des Archives comprennent une partie de la correspondance scientifique reçue par Edmond Bocquier. Elle constitue une importante source documentaire, malheureusement lacunaire, et permet d'entrevoir les relations qu'il entretenait avec le Dr Marcel Baudouin, une centaine de lettres. Elle est complétée par les lettres conservées dans les dossiers documentaires et les dossiers de communes. Les pièces d'archives et quelques imprimés ayant appartenu à Mr Bocquier ont été intégrés à cette partie. Bien que déjà important, ce fonds ne constitue pas la totalité de la masse documentaire accumulée par Edmond Bocquier : Mme Bocquier a elle-même opéré une sélection dans ce qu'elle souhaitait remettre aux Archives de la Vendée, et ce qu'elle même voulait conserver et aussi d'autres fonds ont été remis à d'autres institutions.

Pour ses recherches, Edmond Bocquier avait constitué une importante bibliothèque et plusieurs collections. Sa bibliothèque a été répartie, selon ses voeux, entre les Archives de la Vendée, la bibliothèque municipale de La Roche-sur-Yon et celle de l'école normale d'instituteurs. Il semble que les ouvrages à caractère historique aient été confiés aux Archives où ils ont été intégrés au fonds historique, alors que la bibliothèque municipale se voyait remettre les ouvrages à caractère scientifique et l'école normale, les ouvrages pédagogiques.

Ses cartes et ses plans eux ont été intégrés dans les fonds des Archives Départementales où ils sont identifiés comme provenant du "don de Mme Hélène Bocquier.

Ses collections minéralogiques ont été confiées à l'école normale d'instituteurs de La Roche-sur-Yon tandis que les collections préhistoriques et conchyliologiques ont rejoint le Musée de La Roche-sur-Yon. Aux papiers D'Edmond Bocquier ont été joints deux autres fonds : les papiers de Louis-Pierre Fallourd, son oncle et ceux d'Eugène Waïtzenegger, son beau-père. Les papiers Fallourd ont été remis à Edmond Bocquier par sa cousine, Mme Auriol-Fallourd, en septembre 1938. Ils portent sur la généalogie de cette famille et l'histoire de Foussay-Payré, son berceau, et ont été constitués par Louis-Pierre Fallourd né en 1834, instituteur. S'y ajoutent un peu de sa correspondance et des papiers de son fils, Etienne Fallourd né en 1874, relatifs à sa carrière militaire coloniale.

Edmond Bocquier entretenait un lien particulier avec cette famille puisqu'il a été élevé par Louis Fallourd, fils de Louis-Pierre, instituteur lui aussi, et Elisa Jouannin, la soeur de sa mère, pendant 10 ans (de 1887 à 1897). Eugène Waïtzenegger (1864-1945), passionné d'histoire et de préhistoire, s'intéresse plus particulièrement au Nord-Ouest de la Vendée, où l'a conduit sa carrière d'agent-voyer au sevice vicinal. Sa profession lui permet de recueillir des informations archéologiques et d'orienter ses fouilles. Il collabore à différentes revues notamment "La Terre Vendéenne" et "la revue du Bas-Poitou", dans lesquelles il signe ses travaux de Waïtzen-Necker, comme son père Balthazar. Ces fonds comprennent aussi des papiers remis par Mme Philibert-Chaignon descendante des Goubaud de Saint-Etienne-des-Bois. Ces papiers ont permis d'établir des liens entre les Goullard, seigneurs de Boisbellefemme et de la Roussière et les Goubaud.

 

BIBLIOGRAPHIE : Les archives départementales de la Vendée