ST GILLES CROIX DE VIE

Henri REGNAULT

Henri regnault

Normand de naissance en 1886, mais parisien d'adoption, Henri Regnault écrivain tire son inspiration de son propre vécu sur la corniche de Croix-de-Vie qu'il connaît fort bien puisqu'il y passa presque tous ses étés au milieu des années 1920 à celle de sa mort en 1955. Dès le lancement du lotissement Des Bussoleries en 1926, c'est lui qui fit construire sur probablement le plus beau point de vue de la corniche, une petite maison appelée "Etoile-Clarté", coincée entre la route et le bord de mer, et dont le gardien, Mr Brossard était un ami. C'est également lui qui fit construire un bureau sur la pointe avancée, appelée "boutvent" et qui fut agrandi plus tard par un certain Dr Bouic. C'est là d'ailleurs qu'il rédigea son roman "Le reflet des filets bleus".

Visiteur médical de formation, mais également journaliste et écrivain, Henri Regnault est plus connu par sa contribution qu'il laissa à la cause spirite. Il fut en effet un ardent défenseur du spiritisme dans la première moitié du 20ème siècle, côtoyant d'illustres pionniers tels Gabriel Delanne et Léon Denis. Orateur hors pair, il anima de nombreuses conférences (dont certaines d'ailleurs sur St-Gilles et St-Hilaire) et écrivit de nombreux ouvrages témoignant de son engagement et de son militantisme pour le spiritisme, partageant aussi cette même passion avec son épouse. Il fut d'ailleurs Vice-président de l'Union Spirite Française (USF) pendant de nombreuses années et participa à plusieurs Congrès Spirites Mondiaux au titre de secrétaire général pour la France.

Aviateur durant la première guerre mondiale, il est blessé en 1916 et c'est en fait sur son lit d'hôpital qu'il découvre la littérature spirite. De cette épreuve, mais aussi d'une enfance triste et difficile, orphelin très jeune, ces lectures lui apportèrent l'énergie nécessaire pour lutter contre les difficultés de la vie. La sienne en fût marquée à jamais et conforté par sa propre expérience personnelle, il chercha toujours à mettre en évidence les conséquences humanistes sociales et morales du spiritisme pour le bienfait de ses semblables.

Son roman "Le reflet des filets bleus" 31 août 1933, fin des vacances de cette année des deux bossus pour parler le langage d'un joailler habile, lanceur d'un fétiche porte-bonheur. Nous terminons la soirée à Saint-Gilles, au casino, au rythme du jazz. heures joyeuses ! des jeunes s'amusent..... Parmi les couples, je reconnais des danseurs revus chaque année depuis ma première venue dans la magique Vendée. Quelques-uns, alors, étaient des enfants. Mes lecteurs ne retrouveraient pas aujourd'hui la petite ville connue par moi en 1923.

En mettant au point un roman, conçu dès cette époque, j'ai dû souvent rappeler le passé, pour essayer de décrire fidèlement le Croix-de-Vie d'alors. Que de changements depuis ! Peut-être, un jour, les si agréables communes du Hâvre-de-Vie seront-elles les concurrentes de Juan-les-Pins, de Deauville, des plages où les gens chics transportent leurs habitudes. Faut-il le souhaiter ? Je regretterai toujours, pour ma part, la tranquille station au charme si envoûteur. Mais en 1933, comme il y a onze ans, on peut y passer d'agréables instants, et il est possible de s'y isoler. tant mieux, après tout, si les distractions sont maintenant plus nombreuses. Ainsi sera croissant le nombre de ses fidèles.

Puissent les touristes trouver, au reflet de ses si beaux filets bleus, un calme réconfortant. Et si parmi les baigneuses, quelque Suzanne se trouvait, elle pourra, sans crainte, suivre l'exemple donné par mon héroïne : je lui garantis formellement le plus grand et le plus complet des bonheurs terrestres.

Ainsi s'exprime Henri Regnault en préambule de son roman "Le reflet des filets bleus". ce roman c'est l'histoire d'un couple de parisiens en vacances à Saint-Gilles. Au fil de leurs pérégrinations estivales les mettant en contact avec des lieux enchanteurs de la corniche vendéenne, la sympathie de ses habitants, et des coutumes locales, ce couple apprendra à se retrouver, redécouvrant les plaisirs et la sérénité d'une vie simple et authentique. Bien plus qu'un roman, ce livre apparaît 80 ans plus tard, comme une véritable étude sociologique sur la vie de la corniche et de ses habitants dans les années l'entre-deux guerres. C'est aussi en somme un héritage, celui de l'histoire locale qui imprime la vie de nos grands-parents et arrière-grands-parents, chacun alors saura y retrouver peut-être des souvenirs et des anecdotes. telle une mémoire qui peu à peu s'oublie et se dissipe, on y retrouve le trou du Diable, le casino et ses danses, la rue du Maroc au travers d'une villa imaginaire celle des Figuiers... On y retrouve aussi le Dr Baudouin, les marais salants, mais aussi la vie des employés des conserveries de sardines et celles des femmes de pêcheurs, sans oublier la cohabitation avec les premiers touristes.

BIBLIOGRAPHIE : Mr Etienne Berthault descendant de Henri Regnault.